Les avocats du président kényan Uhuru Kenyatta ont demandé vendredi le report de son procès pour crimes contre l'humanité, qui doit débuter le 12 novembre devant la Cour pénale internationale, évoquant la crise internationale provoquée par l'attaque du Westgate à Nairobi.
La défense demande à la chambre d'annuler la date du 12 novembre et de reporter l'ouverture du procès au 12 février 2014 au moins, ont écrit les avocats Steven Kay et Gillian Higgins, dans un document rendu public par la CPI, qui poursuit M. Kenyatta et son vice-président William Ruto.
L'attaque sanglante contre le centre commercial Westgate à Nairobi fin septembre a provoqué une crise nationale et internationale, assurent les avocats, soulignant que depuis, les responsabilités du Kenya dans la lutte contre le groupe lié à Al-Qaïda qui a mené l'attaque ont augmenté.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a lui-même reconnu à plusieurs reprises le rôle essentiel que doit jouer le Kenya et d'autres membres régionaux des Nations unies dans la lutte pour mettre fin à l'instabilité en Somalie, affirment-ils également.
Les insurgés islamistes somaliens shebab avaient revendiqué l'attaque contre le Westgate, disant avoir agi en représailles de l'intervention militaire lancée contre eux par le Kenya fin 2011 dans le sud somalien.
Les avocats de M. Kenyatta ont également assuré que les juges avaient besoin de temps supplémentaire pour examiner une requête déposée début octobre.
Celle-ci demandait l'abandon total des poursuites contre le président kényan, 52 ans samedi, en affirmant que des témoins de la défense avaient été intimidés par des témoins de l'accusation.
La CPI avait décidé en 2012 de poursuivre, dans deux procès séparés, des membres de chacun des camps qui s'étaient affrontés lors des violences ayant suivi la réélection contestée du président Mwai Kibaki fin 2007, les plus graves de l'histoire du Kenya indépendant, qui avaient fait plus de 1.000 morts et plus de 600.000 déplacés.
Le procès en parallèle contre le vice-président William Ruto s'était ouvert le 10 septembre.
Vendredi, les juges ont refusé en appel de le dispenser de présence à la majorité des audiences de son procès, contrairement à M. Kenyatta.
Sur la base de cette décision, le bureau du procureur a l'intention de faire appel pour obliger M. Kenyatta à être présent à La Haye. – AfricaLog avec agence