«La voix de Alpha Condé n’est pas la voix de Yahvé» dixit Jean Marie Doré. Intelligent, subtil, très au fait des actualités aussi bien nationales qu’internationales. Analyste politique, Jean-Marie Doré, Président de l'Union pour le Progrès de la Guinée (UPG) et ancien Premier Ministre de la Transition sous le général Sékouba Konaté, était l'invité de l'émission d’une radio libre de la place le jeudi 26 décembre 2013.
Son instabilité est toutefois avancée par certains observateurs au point qu’il a du mal à se faire accepter par certains membres de l’opposition. Le prenant souvent pour une taupe du pouvoir.
Au cours des quarts d’heure qu’il a passés sur les antennes de cette radio, Jean Marie Doré a tenue en haleine l’auditoire. Il a abordé plusieurs sujets comme l'examen en cours de la loi de finances 2014 par le CNT, sa candidature au perchoir, le cas Claude Kory Kondiano, le fameux empoisonnement des militants du RPG en 2010 sur l'Esplanade du Palais du Peuple, etc.
AfricaLog rapporte:
Parlant de l’examen en cours de la loi de finances 2014 par le CNT, Jean Marie Doré voit le problème sous deux angles ; à savoir : la saisine du CNT et le contexte politique. Pour le leader de l’UPG: «La nouvelle Assemblée Nationale aurait pu examiner ce projet si son Président était élu. L’autre aspect, évoque-t-il, la Guinée attend l’arrivée de la mission conjointe du FMI et de la Banque mondiale. Ce qui a amené le Gouvernement à déposer ce projet de loi au CNT».
Toutefois, le député élu se dit ne pas comprendre «que les élections aient eu lieu et que les députés soient connus et qu’ils ne soient pas installés». D’autre part, estime-t-il, «Alpha Condé aurait pu prendre un décret pour autoriser les dépenses de janvier à travers une ordonnance pour le 12ème provisoire. Cela aurait pu éviter le débat au niveau politique et sur le plan de droit de l’adoption du budget 2014 par le CNT». Il avoue avoir même «rencontré certains membres du CNT afin qu’ils n’acceptent pas d’examiner le projet de budget de 2014».
Il a aussi abordé le sujet de sa candidature au perchoir. Jean Marie Doré déclare que celle-ci n’est pas liée au fait qu’il soit originaire de la Guinée Forestière: «Si je suis élu Président de l’Assemblée Nationale, je vais parler au nom de toute la Guinée et non de mon petit village ou de ma Préfecture». Pour exemple, il rappelle: «Quand j’étais Premier Ministre, j’ai formé un gouvernement qui était représentatif de toute la Guinée. Il faut éviter de regarder par la lorgnette électorale les problèmes ethniques. J’ai montré ce dont j’ai été capable quand j’étais porte-parole du Forum des Forces Vives de Guinée». M. Doré conseille d’«éviter que l’Assemblée Nationale soit une chambre d’enregistrement des volontés du gouvernement. Il ne s’agit pas de plaire au Président de la République, il s’agit de faire le travail pour le peuple de Guinée, la promotion de l’économie, des institutions et du social».
Jean-Marie Doré se dit n’être pas lié à la proposition de présenter une seule candidature de l’opposition à la présidence de l’Assemblée Nationale. Et il persiste: «L’opposition républicaine n’est pas un parti politique».
Parlant du choix porté sur Kory Kondiano par Alpha Condé pour la Présidence de l’Assemblée, l’ancien Premier Ministre est catégorique: «Ce n’est pas parce que Alpha Condé a désigné Claude Kory Kondiano comme candidat du RPG Arc-en-ciel pour le perchoir que ce dernier peut l’emporter. La voix de Alpha Condé n’est pas la voix de Yahvé [Dieu en hébreux ; NDLR]», a martelé l’homme politique.
Jean-Marie Doré est revenu sur l’épisode de 2010 lorsque des jeunes sont descendus dans la rue pour manifester. Pour lui, les propos qu’il avait tenus à cette époque, il les maintient aujourd’hui: «Ces jeunes n’étaient ni plus, ni moins que des loubards, des imbéciles qui allaient dans la rue pour casser les voitures des gens».
M. Doré accuse d’autre part, les agents de la CENI, proches de Cellou Dalein Diallo, d’avoir fait une répartition inéquitable des bureaux de vote. Les preuves? Doré en donne: «On a réduit le nombre des bureaux de vote en Haute Guinée, en Basse Guinée et en Guinée Forestière. En Moyenne Guinée, il y a eu une augmentation».
Il révèle qu’il y avait des dessous de cartes pendant l’élection présidentielle de 2010. Toutefois, il se refuse à citer les noms de ceux qui en tiraient les ficelles.
Abordant le délicat dossier de l’empoisonnement des militants du RPG à l’esplanade du Palais du Peuple pendant ladite présidentielle, Jean Marie Doré qui était à l’époque Premier ministre, affirme que «ce n’était ni l’œuvre du RPG Arc-en-ciel pour salir l’UFDG ni celle de l’UFDG pour salir le RPG Arc-en-ciel».
Il poursuit: «On a découvert sept (7) cadavres dans des véhicules et les gens étaient habillés de façon à ce que l’on accuse à la fois le RPG ou l’UFDG. Celui qui l’a fait voulait que l’UFDG ou le RPG mobilise ses forces pour qu’il y ait le chaos. C’est l’œuvre d’une tierce personne que je ne vais pas nommer», soutient M. Doré.
Revenant sur le cas de Claude Kory Kondiano, le leader de l’UPG révèle: «On s’est rendu compte que Kory était à l’UPG, mais qu’il travaillait au compte du RPG Arc-en-ciel. C’est comme ça qu’il a quitté notre parti. La loi interdit à un citoyen de militer dans deux (2) formations politiques. Je ne vais pas parler de problèmes internes du RPG. J’interdis au RPG de s’aventurer dans la sphère de compétence de mon parti», menace-t-il.
L’affaire des six (6) milliards accordés par l’Etat à lui, à Sidya et à Cellou, suite aux descentes des militaires chez eux le 28 septembre 2009, soit à chacun d’eux, la somme de deux (2) milliards GNF, a également été abordée. Jean Marie n’est pas passé par quatre chemins pour exprimer son «mépris» des qu’en-dira-t-on. Pour lui, il n’a pas le temps d’écouter «les médiocrités des imbéciles» qui semblent oublier «les actes ignobles» opérés par des «gens sans foi ni loi» en allant tout saccager «chez moi, chez Sidya et chez Cellou».
Ce descendant de Soumahoro Kanté (Roi de l’empire Sosso), qu’il aime rappeler non sans fierté, clame a tout vent, que «je vis mieux que certains Ministres ici. Allez dans mon village à Bossou ou à N’Zérékoré, vous verrez. Donc, puisque le plan que l’ingénieur m’avait présenté était très bien, j’étais partant pour moderniser ma maison d’habitation ici, à Conakry, avec les deux milliards que j’ai reçus avec les autres», dit-il.
Si Sékouba Konaté n’avait pas démissionné alors qu’il assumait les hautes fonctions de Président de la transition, «c’est bien grâce à mon intervention», souligne-t-il. En effet, rappelle Jean Marie Doré, «lorsque Sidya a fait descendre ses militantes dans la rue pour insulter Konaté pendant l’élection présidentielle de 2010, estimant qu’il a été triché au premier tour», le général Sékouba n’avait point apprécié cela. C’est «tout furieux que Konaté est venu chez moi, accompagné de sa garde pour me demander de réunir les Institutions et de proposer quelqu’un d’autre pour la Présidence. Dieu Seul sait ce que j’ai fait pour sauver la République car, les actes que l’on doit poser doivent aller dans le sens de l’intérêt du Peuple…», a-t-il avancé.
On est à se demander pour conclure, quelle est la position actuelle de M. Doré par rapport à ses propos d’il y a quelques années, alors que Alpha Condé-même était dans l’opposition, y compris lui, Jean Marie: «L’opposition guinéenne est la plus bête d’Afrique». Cette phrase est-elle toujours d’actualité chez lui ? Rideau!
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