La crise des migrants risque de ternir l'image de l'Europe si d'importants efforts ne sont pas entrepris pour la résoudre, a estimé lundi à Téhéran le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Garcia Margallo.
Lors d'une conférence de presse commune avec son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, il a affirmé que du point de vue éthique et pratique, afin de ne pas ternir l'image de l'Europe, et donc de favoriser l'extrémisme, il faut que nos efforts soient au maximum pour résoudre la crise des migrants.
M. Garcia Margallo a assuré qu'en dépit d'une situation économique difficile, l'Espagne fera tous les efforts possibles pour accueillir un maximum de réfugiés, leur offrir un toit et des services sociaux. Il n'a cependant pas précisé le nombre de réfugiés que son pays était prêt à accueillir.
Le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) a demandé l'accueil d'au moins 200.000 demandeurs d'asile dans l'UE.
La Commission européenne va proposer mercredi au Parlement européen de répartir l'accueil de 120.000 réfugiés sur les deux prochaines années.
L'Allemagne (26,2%), la France (20%) et l'Espagne (12,4%, soit 14.931 réfugiés) devraient accueillir la plus grande proportion de réfugiés, a-t-on appris d'une source européenne lundi.
Selon l'ONU, la moitié des réfugiés viennent de Syrie, un pays déchiré par la guerre depuis plus de quatre ans. Le conflit a débuté par la répression sanglante par le régime du président syrien Bachar al-Assad de manifestations pacifiques pour davantage de démocratie en 2011. Il oppose aujourd'hui des acteurs multiples: régime, rebelles, jihadistes, Kurdes.
Aux côtés du ministre espagnol, M. Zarif a rappelé que pour l'Iran le problème de la Syrie doit être réglé de manière politique. Il n'y a pas de solution militaire.
L'Iran est le principal soutien régional de Bachar al-Assad.
Concernant le président Assad, seul le peuple syrien a le droit de décider, a dit le ministre iranien, ajoutant: Ceux qui ont posé des conditions, ces deux ou trois dernières années, à propos du président syrien, sont responsables de la poursuite de la guerre en Syrie.
Selon lui, ils doivent renoncer au plus vite à leur égoïsme et permettre au peuple syrien de prendre cette décision à travers les institutions légales, un dialogue pour la paix et la réconciliation et un gouvernement d'union nationale et des élections.
M. Garcia Margallo s'est également prononcé pour un dialogue en Syrie.
En fin d'après-midi, il a rencontré le président iranien Hassan Rohani. Il existe un fort potentiel pour une coopération économique, culturelle et politique entre l'Iran et l'Espagne, a écrit M. Rohani sur son compte Twitter. - AfricaLog avec agence