La rencontre entre le président Alpha Condé et le vice président du parti UFDG Bah Oury samedi à Paris en France, alimente le débat en Guinée. De retour du sommet Inde-Afrique, Alpha Condé a eu un tête à tête avec l'un de ses plus farouches opposants, Bah Oury, vice président du parti Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) en exil politique depuis 2011.
Au cours de cette rencontre entre les deux hommes, il a été question d'aborder la décrispation de la crise politique en Guinée, et l'amnistie pour les détenus et exilés politiques. C'est ce qu'a déclaré ce lundi le porte parole de ce dernier. «Cette rencontre s'inscrit en droite ligne de la volonté du président à décrisper le climat politique guinéen. Nous saluons cette rencontre, nous espérons qu'elle augure de lendemains meilleurs pour la paix en Guinée», a dit Amadou Diallo.
«Nous attendons le décret présidentiel qui doit gracier les détenus et les exilés politiques comme le président l'a promu. Et après, Bah Oury fera son retour en grande pompe, avec l'accueil que ses militants qu'il aime vont lui réserver», a annoncé Amadou Diallo.
Cette rencontre n'engage pas le parti UFDG, a dit Cellou Dalein Diallo le président de ce parti en visite dans la préfecture de Labé, en Moyenne Guinée. Un point de vue que partage également Sekou Chérif Fadiga le porte parole de ce parti. «M. Bah Oury n'a pas eu la courtoisie d'expliquer sa démarche au parti. Donc ce qu'il peut se dire avec monsieur Alpha Condé n'engage que sa propre personne, l'UFDG n'est pas concerné par sa démarche», a-t-il fait remarquer ce lundi.
Avec l'annonce de la grâce présidentielle, Sekou Chérif Fadiga s'interroge sur l'attaque de la résidence privée d’Alpha Condé en juillet 2011. «Il peut le grâcier comme il veut, mais franchement nous devons nous poser la question aujourd'hui, car ça démontre que monsieur Alpha Condé est à la fois président de la république, juge, il décide du sort de chaque citoyen, il en fait à sa tête», a déploré le porte parole de l'UFDG.
«Bah Oury n'a pas rencontré Alpha Condé au nom de l'UFDG, parce qu’il n'avait pas de mandat, il est un citoyen, il peut rencontrer le président quand il veut», a dit Cellou Dalein Diallo le président de ce parti.
Selon des informations, le décret sur la grâce présidentielle peut intervenir avant l'investiture du président Alpha Condé le 21 décembre 2015. Pour le moment, cette rencontre entre Alpha Condé et le 1er vice président de l'UFDG, divise les responsables de ce parti, qui traverse une période difficile, car il vient de perdre l'élection présidentielle pour la 2e fois. Le leadership de Cellou Dalein Diallo est contesté par certains militants. Alpha Condé va profiter de cette situation pour déstabiliser l'UFDG, disent certains observateurs.
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