Le Congo doit près de 6.000 milliards de francs CFA (environ 12 milliard de dollars américains) à ses créanciers, a révélé, mardi à Paris, Marcel Guitikoulou, président du Congrès du peuple (CP, opposition), candidat à l'élection présidentielle de juillet 2009 dans ce pays.
"Le service de la dette, qui s'élève, chaque année, à 500 milliards de FCFA (1 milliard de dollars US) est un goulot d'étranglement pour les investissements", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse. Faute d'avoir pu honorer le service de sa dette, le Congo a été confronté, en 2006, aux problèmes de "fonds vautours". Des biens de l'Etat congolais et de certaines entreprises publiques avaient failli être saisis à Londres et à Paris par des créanciers furieux de n'avoir pas pu obtenir leurs paiements. "Le pays est dans un coma végétatif. Il vit sous la perfusion d'une économie de rente avec au moins 70% de recettes pétrolières", a poursuivi M. Guitikoulou, en entrevoyant une aggravation de la situation économique du pays, en raison de la crise financière internationale. Le pays ne peut s'en sortir qu'à condition d'obtenir la renégociation de la dette bilatérale et multilatérale (Banque mondiale, FMI, Club de Paris, de Londres), a poursuivi le candidat à l'élection présidentielle congolaise. "Il faut mettre un accent sur les fonds vautours qui ont prêté des fonds à deux taux usuriers au Congo", a-t-il estimé. Présentant ses solutions aux difficultés économiques du pays, M. Guitikoulou a promis "une lutte sans merci contre les déficits budgétaires pour préserver l'économie [du Congo] des mesures d'ajustements structurels". "Il nous faut assurer la diversification de l'économie pour sortir de l'économie de rente au profit d'une économie de transformation locale des matières premières pour répondre aux besoins de la consommation intérieure", a encore dit le candidat du CP. – PANA