Le flot de communiqués et d’ordonnances du Conseil National pour la Démocratie et le Développement continue à couler. Depuis le 23 décembre 2008, la junte au pouvoir à Conakry met progressivement en place les piliers de son autorité.
Le dimanche dernier, l’armée a été complètement restructurée. Une unité spéciale de commando regroupant les différents corps d’élite a été créée. Désormais les rangers, les commandos de la première région militaire du pays (Kindia) ; les éléments du Bataillon Autonome des Troupes Aéroportées au camp Alpha Yaya Diallo de Conakry mais également l’ancienne garde présidentielle forment un seul tout sous le contrôle d’un même commandant, homme de confiance de capitaine Dadis Camara. La sécurité du chef de l’Etat autoproclamé est confiée au très célèbre et influent lieutenant Jean Claude Pivi alias Coplan. Ce soldat bardé de collier de cauris de protection est sorti de l’anonymat à l’occasion de la revendication de l’armée en mai/ juin 2007. Pour certains analystes, cette réfonte permet au CNDD de verrouiller les sources potentielles de risque de renversement dans les rangs. Dans la même logique, tous les camps et bataillons des différents corps de l’armée guinéenne ainsi que les Etats Majors ont été dotés de nouveaux responsables. Au deuxième jour de ce grand mouvement dans l’armée, deux des anciens éléments de la garde présidentielle de feu Général Lansana Conté ont été arrêtés ainsi que quelques généraux déjà mis à la retraite par le CNDD. L’ancien chef d’Etat Major Général des Forces Armées le général Diarra Camara est du lot des éléments arrêtés. Les raisons de cet acte sont pour le moment confuses. Loin des casernes, le premier ministre nommé par le CNDD poursuit ses concertations avec les forces vives de la nation en vue de la formation du futur gouvernement. A Conakry et dans les régions du pays, les populations attendent impatiemment de connaître en milieu de semaine les membres de ce gouvernement de transition. - AfricaLog Correspondance spéciale Aboubacar Camara Conakry