La campagne pour la présidentielle au Togo a démarré ce mardi, dans une ambiance marquée par une vague de désistements de candidats de l'opposition pour causes d'irrégularités diverses. Dimanche, le Comité d'action pour le renouveau (CAR), deuxième force politique de l'opposition, a annoncé la suspension de la participation de ses délégués aux travaux de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le désistement de son candidat, Me Yawovi Agboyibo de la course à la présidentielle. Il sera imité par Jean-Pierre Fabre, candidat de l'Union des forces de changement (UFC), principal parti politique de l'opposition.
Les responsables des partis soutenant ces candidats joints par la PANA ce mardi sont formels: "il ne s'agit pas d'un boycott mais d'une simple suspension du processus électoral pour la satisfaction des revendications: la suppression du vote par anticipation, le report du scrutin pour une durée raisonnable en vue de régler les problèmes de révision de la liste électorale, l'adoption d'un bulletin à souche pour la traçabilité du bulletin, l'authentification des bulletins par la signature de deux membres des bureaux de vote, le consensus au sein de la CENI sur la procédure de centralisation des résultats".
La Convention démocratique des peuples africains (CDPA) qui, le week- end dernier, avait annoncé le retrait de la course à la présidentielle de sa candidate, Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, affirme que la CENI avait satisfait deux de leurs revendications, mais le parti dit attendre d'être édifié pour entamer la campagne.
Lundi, rappelle-t-on, la CENI, emputée des membres de l'opposition parlementaire (CAR et UFC), a annoncé à la presse qu'"après de longues discussions, les membres de la CENI se sont accordés pour l'utilisation d'un bulletin à souche comportant des numéros séquentiels".
De même, a ajouté la CENI, "le principe de l'authentification du bulletin de vote dans le bureau de vote est un acquis dont les contours seront définis et transmis aux membres des bureaux de vote lors de leur formation".
Ces deux exigences de l'opposition satisfaites par la CENI ne convainquent pas encore les trois candidats qui mettent la pression afin que d'autres revendications trouvent solution avant tout retour dans le processus.
Pour l'heure, seuls les posters du chef de l'Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, sont visibles dans les rues de Lomé, avec à côté, ceux de Nicolas Lawson du Parti pour le renouveau et la rédemption (PRR). - Pana