Au moins 80 militaires radiés en 1998 de l’effectif de l’armée guinéenne ont été réintégrés par le président de la transition, le général Sékouba Konaté, a-t-on appris hier de source proche de l’état-major des armées.
Selon cette source, "ces militaires avaient été radiés de l’effectif de l’armée guinéenne en 1998, après avoir été jugés et condamnés à des peines de prison pour une mutinerie en février 1996. Ils ont été réintégrés sur instruction, mercredi soir, du président de la transition, le général Konaté".Les 2 et 3 février 1996, une partie des effectifs de l’armée guinéenne s’était mutinée contre le régime du général Lansana Conté pour "protester contre les mauvaises conditions de vie des soldats dans les casernes et pour exiger une revalorisation de leur solde", a-t-on expliqué.
La mutinerie avait fait, selon des bilans officiels, 60 morts, 300 blessés et plus de 3 milliards de dollars de dégâts, notamment du fait de la destruction du Palais des nations, siège du gouvernement d’alors.89 officiers, sous-officiers et soldats, poursuivis pour "mutinerie et destructions de biens appartenant à autrui", avaient été condamnés en 1998 à des peines de prisonParmi les soldats réintégrés figurent les commandants Gbago Zoumanigui, Yaya Sow, Kader Doumbouya, alors commandant du Bataillon autonome des troupes aéroportées.Par ailleurs, jeudi soir, le général Konaté a mis en garde les militaires contre "toute tentative de sabotage de l’élection présidentielle" du 27 juin.
"Mes services ont à l’œil certains soldats qui s’agiteraient dans les casernes, voulant à tout prix saboter le processus en cours", a-t-il dit à la radiotélévision d’Etat. Hier matin, une dizaine de militaires - tous anciens chefs d’état-major de différentes unités sous le régime du capitaine Moussa Dadis Camara - ont été convoqués à la Gendarmerie de Matam (banlieue de Conakry). Ils s’y trouvaient encore en fin d’après-midi.
Parmi eux figurent l’ex-chef d’état-major des armées, le colonel Oumar Sanoh, l’ex-chef d’état-major adjoint de la Marine, le colonel Alpha Ousmane Diallo et l’ex-chef de Cabinet au ministère de la Défense nationale, le colonel David Haba. - AFP