Décidément les choses se sont accélérées en Guinée ces dernières heures. Au moment où tombait la décision du gouvernement de suspendre, ne serait-ce que temporairement, la campagne présidentielle, une autre nouvelle provenait de la CENI.
Malheureusement, une actualité bousculant ou occultant une autre, elle n'aura pas le même échos que le compte-rendu de la session extraordinaire du Conseil des ministres tenue quelques heures plus tôt.
Rencontre dont les principales décisions semblent sonner la fin de la récréation, du moins, temporiser certaines ardeurs va-t-en guerre de certains guinéens. Le gouvernement semble désormais mesurer ou prendre conscience de ses responsabilités régaliennes. Ce qui est tout à son honneur. Nous lui disons bravo. Pourvu que ça continue, comme le dira l'autre.
Ainsi, même si beaucoup pensent que c'est que fuite en avant de la part de la CENI, elle vient d'élire en son sein, un nouveau patron. Un ouf de soulagement pour certains observateurs qui estiment qu'avec sa structure directionnelle actuelle, tout porte à croire qu'elle semblait conduire le pays tout droit vers le CAHOS. Déjà rien qu'avec «des propos irresponsables de certains de ses responsables », les guinéens viennent d'enregistrer 2 morts et une cinquantaine de blessés pendant les folles journées des 11 et 12 septembre 2010.
Lonsény Camara est ainsi le nouveau Président de la Commission Électorale Nationale Indépendante. Il a été élu au terme de l'assemblée générale de la CENI qui vient de se réunir deux jours durant suite à la condamnation de deux de ses membres, et non des moindres dont Ben Sékou Sylla, son Président en séjour médical à Paris.
Ce que l'on sait du nouvel élu, c'est qu'il vient de la Société civile pur sang. Pas de celle saupoudrée de coloration politique. Il est issu du mouvement syndical. On l'a souvent vu aux côtés de feu Dr Ibrahima Fofana de la FESABAG -syndicat des banques guinéennes- dont est issue l'autre dame de fer, ministre d'État en charge de la Fonction publique, Mariama Penda Diallo Bah.
Le soulagement dans cette décision, c'est que la CENI en sa structure d'avant les événements regrettables des 11 et 12 septembre 2010 s'était vraiment muée en « machine à exacerber les sentiments des uns et des autres.», confiait récemment à AfricaLog un analyste politique qui ajoutait « Elle est naturellement aidée dans cette entreprise machiavélique par certains " agents " qui sont tapis dans l'ombre au niveau du CNT et qui se voient déjà dans cette besogne, les futurs ministres de la Guinée. »
Déjà, la condamnation de deux des membres de la CENI, même si elle n'est pas encore définitive, jette un doute sur la crédibilité de ce " machin " qu'est la devenue la CENI qui refuse de reconnaître ses erreurs dans l'organisation du premier tour de l'élection présidentielle. Et notre interlocuteur de conclure : « Elle [la CENI] pousse la provocation jusqu'à dépêcher des visites de terrain dans les Q.G. des partis politiques avec des propos provocateurs .»
Lonsény Camara entend utiliser comme bréviaire, les 24 recommandations [1]faites par le comité ad hoc adressées à son institution. - AfricaLog
Links:
[1] http://www.africalog.com/news/presidentielle-guineenne-les-24-recommandations-du-comite-ad-hoc