Lousény Camara est né en 1965 dans la préfecture de Macenta en zone forestière de la République de la Guinée. Il y a fait ses études primaires et secondaires. Primaires, à l’école Patrice Lumumba et secondaires au collège Amilcar Cabral. Il est marié à une femme et est père de deux enfants (une fille et un garçon).
De 1972 à 1978, il passait ses vacances à Conakry. Vu les prédispositions du jeune Lousény, son oncle Foromo Camara, à l’époque comptable à l’entreprise d’Etat ALIMAG, le fait transférer dans la capitale. Nous sommes en 1979. Lousény Camara est d’abord inscrit au lycée de Lambanyi avant de se retrouver à celui de Yimbaya. Au terme de quatre années, il va décrocher le baccalauréat.
Lousény sera orienté à la faculté des Lettres et Sciences humaines, option Langue de l’université "Gamal Abdel Nasser" de Conakry. Il y fera Anglais. C’est pour cela d’ailleurs qu’il parle d’égal bonheur aussi bien le français que l’anglais. Il pratique aussi d’autres langues du pays.
Après l’université, le jeune diplômé retrouve le chemin des assurances. Il est employé à l’Union Guinéenne d’Assurances et de Réassurances (UGAR). Sa maîtrise rapide des dossiers lui fera gagner la confiance de ses patrons. C’est ainsi qu’il lui sera confié les postes suivants :
- Chef de bureau ;
- Chef de la trésorerie ;
- Chef du département commercial ;
- avant de se voir Fondé de pouvoir.
En "chasseur de tête", le syndicaliste feu Ibrahima Fofana voit en lui un des jeunes loups aux dents longues sur lesquels il pourrait compter et s’appuyer dans son entreprise de défense et d’amélioration des conditions de vie des travailleurs guinéens en général et des secteurs des banques et des assurances en particulier. C’est ainsi qu’en 1991 Lousény va goûter aux délices du syndicalisme aux côtés de l’intrépide Ibrahima Fofana à travers la Fesabag (Fédération Syndicale Autonome des Banques, Assurances et Micro-finances). Fofana fera de lui un de ses fidèles lieutenants aux côtés d’autres comme Mariama Penda Bah Diallo.
C’est avec cette étiquette de syndicaliste, donc de représentant de la société civile qu’il fera son entrée au sein de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) en novembre 2007. Là, il aura en charge le département Administration et Finances.
En le titillant sur son appartenance à un parti politique, Lousény Camara est catégorique : « ça, je m’inscrit en faux. Tous ceux qui me connaissent depuis 21 ans que je travaille, savent que je suis syndicaliste. D’abord, de l’Union Guinéenne d’Assurances et de Réassurances, ensuite de la Fédération Syndicale Autonome des Banques, Assurances et Micro-finances où j’étais le Secrétaire général adjoint. L’adjoint de feu Dr Ibrahima Fofana. Puis, premier Secrétaire exécutif national chargé des négociations et revendications de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG), membre-fondateur de l’Inter-centrale syndicale, le 5 janvier 2006 à l’hôtel Camayenne.»
Et Lousény Camara d’insister au micro d’AfricaLog : «si j’appartiens à un parti, voilà les partis auxquels j’appartiens et qui m’ont désigné pour les représenter au sein du Conseil National des Organisations de la Société civile où je suis le Secrétaire chargé de la communication, qui m’a ensuite fait confiance pour figurer sur la liste de trois personnalités désignées en 2007 pour le faire représenter au sein de la Commission Electorale Nationale Indépendante. »
Pour le nouvel élu à la tête de la CENI, l’heure est aux défis. Et le premier des défis : « je défie quiconque de prouver que j’appartiens à une instance de quelque parti politique que ce soit. Peut-être que je suis victime d’un délit de faciès. J’ai un nom à consonance mandingue, même si je viens de la Guinée-forestière, précisément de la préfecture de Macenta. Je suis tomamania. Donc, dire que j’appartiens à un parti politique, sincèrement, je tombe des nues. Si vous dites que je suis un syndicaliste pur et dur, d’accord. Ça, ceux qui étaient- là, lors des mouvements de 2006 et 2007, m’ont vu. Je suis un des lieutenants fidèles de feu Dr Ibrahima Fofana, depuis 20 ans, de Hadja Rabiatou Serah Diallo et de M. Yamodou Touré qui est maintenant Ministre [ndlr : des travaux publics]»
Avant de conclure, Lousény Camara rassure : «Quand on est Président de la CENI, on ne peut qu’être juste, juste et équitable. Vous n’avez pas d’autre choix. Vous êtes obligé de respecter la procédure. Et si vous n’êtes pas juste, c’est qu’on n’aura pas été juste depuis le début du processus. Parce que le Président de la CENI ne reçoit que les procès-verbaux de centralisation qui viennent des 56 circonscriptions électorales et qui les totalise. Un point, c’est tout. Il les totalise et il transmet. S’il y a des manières miracles à ce niveau de tricher, moi, je n’en connais pas. En tout cas, depuis 20 ans que je travaille dans une entreprise privée, je ne sais pas comment on peut tricher à ce niveau. »
C’est ce jeune dynamique de 45 ans, à l’avenir prometteur qui a sur ses épaules les charges de conduire les destinées de la CENI depuis la soirée du mardi, 21 septembre 2010 à 21h 05 mn et qui entend «faire respecter et accepter le choix de la majorité par la minorité» au terme du second tour de l’élection présidentielle en République de Guinée.
La CENI compte aujourd’hui 23 membres actifs sur 25. Un (1) démissionnaire et un (1) décédé. Lousény Camara a été élu par 17 voix des 18 inscrits et présents à la plénière. Qui dit mieux ? - AfricaLog.com