« Il apparaît clairement pour tous que l’échéance du dimanche n’est pas tenable… », dixit général Siaka Sangaré, Président de la CENI.
Cette déclaration du Président de la CENI a été faite dans l’après-midi de ce vendredi, 22 octobre 2010. Une annonce faite à la presse en présence des diplomates accrédités en Guinée et des observateurs venus pour suivre le scrutin du second tour de l’élection présidentielle prévue initialement le dimanche, 24 octobre 2010.
Dans ce discours, le général Siaka Toumany Sangaré n’est pas passé par quatre chemins pour faire un état des lieux critique et sans aucune fioriture. Et pour cause. L’expert des élections de l’Organisation Internationale de la Francophonie de souligner avec force : «La dernière ligne droite que nous abordons est si sensible avec tous les enjeux que nous connaissons qu’il est important de dire les choses telles qu’elles sont pour qu’elles soient comprises de tous. Notre principal défi c’est le temps. C’est pourquoi, je n’ai pas attendu d’être installé pour prendre fonction pour multiplier les consultations et les contacts avec la CENI, le Comité de suivi et d’évaluation, les Institutions de la transition, les partenaires, les candidats, brefs tous les intervenants à tous les niveaux du processus de transition.»
C’est au regard donc de la situation sur le terrain que le général Sangaré a pris ses responsabilités et d’annoncer : «Il apparaît clairement pour tous que l’échéance du dimanche n’est pas tenable à cause de toutes les contraintes notamment celles liées aux derniers disfonctionnements enregistrés dans la marche de la CENI.»
Le Président de la CENI a annoncé la prochaine activité à son agenda : «Je compte, après ce premier tour de table, continuer de procéder à un état des lieux objectif et inclusif, à l’issue duquel une date réalisable et raisonnable sera fixée et communiquée dans les jours ou dans les heures à venir.»
Le général Sangaré de préciser toutefois, «que je tiendrai compte des seuls paramètres d’organisation en dehors de toute pression ou influence extérieure car c’est de la crédibilité du scrutin dont il s’agit et de la paix aussi en Guinée : pour moi, il faut créer rapidement les conditions de mettre en confiance tous les candidats pour que les résultats qui seront issus des urnes soient acceptables et acceptés. Pour ce faire, un sursaut de la part de tous est nécessaire car ce que nous vivons aujourd’hui a été occasionné par l’hésitation et la peur d’affronter la réalité, de dire la vérité, d’assumer nos responsabilités.»
S’adressant au Président de la transition, le général Sékouba Konaté, le nouveau Président de la CENI a demandé «son soutien comme il s’est engagé à le faire. Je sais que pour lui le report qu’il n’a pas souhaité ni envisagé est une déception et une frustration personnelle. Surtout qu’il a fait tout ce qui est en son pouvoir pour que la date qui lui a été proposée soit respectée.»
Le patron de la CENI de se montrer plutôt réaliste : «C’est une situation de fait accompli qui doit nous amener à plus de responsabilité et de fermeté dans la détermination de la nouvelle date qui ne doit pas être une date de plus, mais un horizon d’espoir et de renaissance démocratique.»
Le général Siaka Toumany Sangaré a conclu sa déclaration sur un engagement et une note d’espoir : «Je voudrais m’engager en une occasion aussi solennelle et historique à travailler dès maintenant et sans relâche à organiser dans un bref délai le second tour de l’élection présidentielle. Je compte le faire avec chacun et tous dans la confiance et la compréhension mutuelle. Il n’est pas question de jouer avec le destin d’une nation. On attend beaucoup de moi, c’est pourquoi je n’ai pas droit à l’erreur et aussi que je souhaite m’entourer de tous les garde-fous pour que, ensemble, nous soyons au rendez-vous de l’histoire.» - AfricaLog.com