Des organisations de défense des droits de l'homme estiment que les autorités guinéennes doivent sanctionner les abus commis par les forces de sécurité à la suite d'informations faisant état d'un mort et de dizaines de blessés atteints par des tirs à balles réelles utilisées pour disperser des manifestations politiques.
Samedi, la Commission des droits de l'homme des Nations unies a accusé les forces de l'ordre de faire un usage excessif de la force lors d'accrochages la semaine dernière alors que le pays est sous tension en attendant le second tour, repoussé à une date non précisée, de l'élection présidentielle.
Selon le récit de témoins, les forces de sécurité ont prétexté de l'agitation de rue pour se livrer à des actes de pillage et de violences sur la population civile, faisant ressurgir le souvenir de la tuerie du 28 septembre 2009.
"Cette réaction brutale et irréfléchie aux manifestations constitue le dernier exemple en date de la violence exercée par les forces de sécurité en Guinée, dont la brutalité reste généralement impunie", a déclaré mardi Gaétan Mootoo, d'Amnesty International.
De son côté, Human Rights Watch invite les autorités à ouvrir une enquête sur des accusations d'un défenseur des droits civiques, Mamadou Aliou Barry, président de l’ONDH (Observatoire national des droits de l’homme)dit avoir eu le bras cassé et souffrir de contusions diverses après avoir été passé à tabac par les agents de la garde rapprochée de la sécurité présidentielle la semaine dernière lors d'une brève période de détention. L’infortuné a été aussitôt conduit à la clinique Ambroise Paré, hôpital de la place. Selon des témoins, M. Aliou Barry était au carrefour de Hamdallaye le samedi 23 octobre à 10h quand le cortège du Président de la Transition, Sékouba Konaté était de passage.
Selon HRW, Aliou Barry a proféré ces accusations de son lit d'hôpital à Conakry en affirmant avoir été pris pour cible par les gendarmes en raison de son appartenance ethnique. – AfricaLog avec agence