Le président ivoirien Laurent Gbagbo s'est prononcé jeudi pour une nouvelle orientation de l'agriculture en Côte d'Ivoire basée sur les cultures vivrières en vue d'assurer l'autosuffisance alimentaire du pays.
"Le temps est venu de lancer une campagne pour le développement de l'agriculture vivrière à grande échelle", a déclaré Laurent Gbagbo dans son "message à la nation" diffusé par la télévision nationale à la veille du 49e anniversaire de la Côte d'Ivoire. "L'igname, le riz, la banane plantain, le manioc, le tarot, etc, peuvent faire gagner autant d'argent que le café ou l'hévéa", a-t-il ajouté, dénonçant "l'orientation imprimée à l'agriculture sous la colonisation" avec pour objectif la production de matières premières agricoles exportées vers la métropole. "Nous devons sortir de ce schéma, nous devons en revenir à la définition de toute agriculture, qui est d'abord et avant tout de procurer de la nourriture aux enfants de la terre", a indiqué M. Gbagbo. En 2008, la Côte d'Ivoire a importé près de deux millions de tonnes de produits alimentaires d'un coût global de 700 milliards de FCFA (plus d'un milliard d'euros). Sur ces montants, les importations de riz représentent à elles seules le tiers, soit 756 000 tonnes pour 209 milliards de FCFA, vient ensuite le poisson dont nous importons plus de 300 000 tonnes par an et qui nous ont coûté 175 milliards de FCFA, a précisé le président ivoirien. "Nous pouvons réduire la dépendance vis-à-vis de l'extérieur. Nous avons tout ce qu'il faut pour mettre à la disposition des habitants de ce pays, suffisamment de produits alimentaires", a-t-il estimé. Pour Laurent Gbagbo, "il ne s'agit pas d'abandonner les productions agricoles destinées à l'exportation" mais d'aller " résolument" vers la production agricole vivrière puis vers la transformation sur place des produits agricoles de rente. "Nous voulons tirer le meilleur profit de nos exportations agricoles. Mais nous devons en même temps, donner toute la place qu'elle mérite à la production vivrière", a poursuivi M. Gbagbo. "C'est sur cette nécessaire évolution que devront porter nos efforts dans les années à venir", a-t-il conclu. La Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao qui contribue à plus de 40% des recettes d'exportation et près de 20% du PIB. - Xinhua