Des militaires ont tiré en l'air dimanche soir dans deux villes du nord du Burkina Faso, en proie à des mouvements de colère et mutineries de soldats depuis février, ont rapporté des habitants.
Un résident de Kaya (100 km au nord-est de Ouagadougou) a indiqué avoir entendu des tirs sporadiques depuis le camp militaire à partir de 20H00 (locales et GMT). Un autre, également joint par téléphone, a précisé que les tirs avaient cessé vers 21H00. Tout le monde est terré chez soi, a-t-il dit.
C'est fini. Ils ont tiré avec des munitions d'exercice, a déclaré un haut gradé à Ouagadougou. On ne sait pas ce qu'ils veulent.
Les tirs se sont étendus à Dori (260 km de Ouagadougou), plus au nord, selon des témoins.
Les militaires ont commencé à tirer en l'air vers 22H00, a déclaré un habitant. Certains sont au camp, et d'autres au centre-ville, a-t-il ajouté.
Ils ont tiré aussi dans l'enceinte du lycée provincial, a rapporté un autre résident.
Située dans la zone considérée comme la plus exposée du pays à la menace Al-Qaïda en raison de sa proximité avec le Mali et le Niger, la ville de Dori avait déjà connu des manifestations de ce genre en avril.
Dans la nuit du 17 au 18 avril, des soldats de Kaya étaient de leur côté sortis dans les rues, avaient tiré en l'air et incendié les domiciles de deux de leurs chefs.
Le front social s'est enflammé depuis février au Burkina, avec en particulier des mutineries, parfois accompagnées de violences et de pillages, confrontant le président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, à une crise sans précédent.
La grogne demeure au sein de l'armée malgré les nombreux avantages financiers accordés ces dernières semaines par le pouvoir aux militaires. – avec AFP