Le chef de l’Etat camerounais est attendu ce mardi à Paris pour une visite officielle de quatre jours. Si Paul Biya connaît bien le palais de l’Elysée pour s’y être déjà rendu à de nombreuses reprises depuis son accession au pouvoir en 1982, cette visite ne sera certainement pas l’une des plus faciles.
Le chef de l’Etat camerounais qui est reçu en ami par Nicolas Sarkozy ne sera pas pour autant épargné. Les membres de la diaspora camerounaise vivant en Europe ont promis de se rappeler au bon souvenir de leur président et de lui demander des comptes. Il pourrait être question, notamment, du dernier rapport du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre solidaire) sur les supposés biens mal acquis de Paul Biya et de son proche entourage. Les dossiers qui fâchent
Autre dossier qui pose problème, l’enquête sur l’assassinat de Laurence Vergne en 2007. Cette coopérante française a été tuée d’un coup de fusil en plein Yaoundé et les auteurs du meurtre courent toujours. Sa famille continue de se battre pour connaître la vérité, elle dénonce l’absence d’enquête sérieuse et espère qu’au cours de cette visite le président Biya prendra des engagements. Mais au-delà de ces questions, il n’y a aucun risque d’interférence entre Paris et Yaoundé. Le Cameroun est, et restera le pays qui reçoit le plus d’argent de la part de la France au titre de la coopération. Dernier allié indéfectible de Paris dans le golfe de Guinée depuis la mort du Gabonais Omar Bongo, Paul Biya sait aussi que ce voyage va faire de lui le nouvel homme fort de la région, incontestable dans son pays et désormais incontournable en Afrique centrale. - RFI